La Casa — Eva Perón

Par Céline Barbeau Publié October 26, 2017

Aujourd’hui dans notre série de portraits sur les femmes de la CASA Eva Perón celle qui nomme notre coloris Framboise.

« La violence aux mains du peuple n’est pas la violence, mais la justice. »

« Là où il y a un ouvrier il y a une nation. »

Maria Eva Duarté naît le 7 mai 1919 à Los Todlos, une petite ville de Province, en Argentine. Fille illégitime d’une servante et d’un riche paysan, Maria Eva Duarte, et dernière d’une famille de cinq enfants, grandit dans un milieu populaire. Mais la jeune Eva ne veut pas d’une vie modeste en province, à l’âge de 15 ans elle part pour la capitale, Buenos Aires, avec le rêve de devenir actrice.

À Buenos Aires, elle devient Eva, se teint en blonde et enchaîne les auditions. Après des débuts difficiles, elle finit par décrocher des rôles au théâtre, au cinéma et aussi beaucoup à la radio, où elle devient la « voix du peuple » alors qu’elle est en charge d’une émission sociale populaire. En 1943, elle co-fonde un syndicat dans le milieu radiophonique.

C’est l’année suivant, en 1944, qu’elle rencontre Juan Domingo Perón de 24 ans son aîné qui est alors secrétaire d’État. Elle devient la maîtresse de cet homme politique, qui admire les puissances fascistes européennes, avant de l’épouser en 1945.

Eva, désormais, Perón aide beaucoup à la campagne électorale de son mari. Les origines populaires d’Eva lui permettent de rejoindre facilement la classe ouvrière et de la rendre fidèle au parti de Juan Perón. En 1946, Perón est élu président de la république et Eva devient alors première dame.

Bien qu’elle n’ait pas de rôle politique officiel, elle prend rapidement une place importante. Elle réussit notamment à obtenir le droit de vote pour les femmes. Par ailleurs, elle met en place la fondation Eva Perón qui vient en aide au plus démunis, en construisant des hôpitaux, des orphelinats ou encore en distribuant des vêtements, de la nourriture… Ses actions pour les classes populaires renforce son image de « madone du peuple ».

Et bien que certains se moquent de sa façon de faire la charité tout en étant toujours parée de vêtements de grands couturiers et de bijoux, elle est en général adorée par le peuple en tant que bienfaitrice qui illustre aussi la réussite sociale. Son nom, on l’appelle Evita, et son image sont partout, elle est une des figures les plus importantes de l’Argentine à l’époque. Elle est par contre détestée par les hauts gradés militaire et autres riches influents en raison de son origine sociale et de la place trop importante, pour une femme, qu’elle prend dans la vie politique argentine.

C’est d’ailleurs en grande partie à cause de ces opposants, qu’Eva Perón se retire finalement de la course à la vice présidence en 1951, malgré le grand soutien des syndicats, de la classe ouvrières et d’une majorité du parti de Perón. Ce renoncement s’explique également par sa mauvaise santé. En effet, Eva Perón souffre d’un cancer du col utérin, maladie qui l’emporte le 26 juillet 1952 alors qu’elle est âgée de 33 ans.

Son décès est suivi de funérailles officielles importantes, mais également d’hommage de grande ampleur par les argentins. Son corps est exposé au siège de la centrale syndicale de la CGT. Lors de ses funérailles il y presque 3 millions de personnes dans les rues de la capitale. Déjà à l’époque, le deuil national est interprété de plusieurs façons, si certains journalistes y voient un hommage sincère du peuple argentin, d’autre le comprennent plutôt comme un mise en scène du régime péroniste.

En 1955, un coup militaire, connu sous le nom de la «Révolution libératrice», met fin au régime péroniste. Le corps d’Eva Peron est déplacé, il est enterré sous un faux nom en Italie. Ce n’est qu’en 1974 qu’il est rapatrié et inhumé au cimetière de la Recoleta à Buenos Aires.

Soixante ans après la disparition d’Eva Perón, elle reste un symbole important bien que mitigé. En effet, si certains la place en icône du peuple, d’autres la voit comme la représentante d’un régime injuste, autoritaire, populiste; fascisant. Eva Perón n’est, dans tous les cas, pas tombée dans l’oubli alors qu’elle fait encore l’objet de livres, de films (dont un où elle est incarnée par Madonna) et qu’un Musée lui est dédié à Buenos Aires.

Laisser une réponse

Les commentaires doivent être approuvés avant de s'afficher