Comment j'en suis venue à tricoter mon premier top-down

Il y a deux ans, j’étudiais les techniques de design de tricot en lisant le fantastique « SWEATER DESIGN IN PLAIN ENGLISH » de Maggie Righetti (j’encourage tout le monde à s’en procurer une copie!).

Vers le milieu du livre, elle explique avoir été motivée à l’écrire par la peur que la plupart de ses élèves avaient de se lancer dans la confection d’un chandail. Cette peur est plutôt compréhensible.

Déjà, sur le plan financier. Une personne portant une taille 32 utiliserait généralement entre 800 et 1000 mètres de fil pour en faire un, ce qui représente un nombre intimidant d’écheveaux! Une paire de chaussettes, par exemple, n’en prendrait qu’un.

Ensuite, il y a la question du temps. Pour une tuque, on a juste une centaine de mailles sur les aiguilles. Pour un chandail… sans vouloir vous effrayer, c’est beaucoup, beaucoup plus!

Enfin, ça demande de la préparation. Il est toujours possible de monter un peu au hasard ses mailles pour une mitaine; le pire qui puisse arriver étant de défaire quelques rangs de 50 mailles. Rien de dramatique! Mais c’est bien plus décourageant de se rendre compte, après avoir tricoté un chandail au complet et l’avoir cousu, qu’il est trop petit… ou trop grand.

Je ne connais que trop bien ce sentiment, pour avoir vécu cette situation à plusieurs reprises. J’étais jeune et rebelle (je suis encore rebelle, mais je sais mieux choisir mes batailles) et je refusais de planifier. J’ai donc fait non seulement un, mais 4 chandails bons à jeter, ou presque. J’ai offert le gâchis à mes amies tricoteuses pour qu’elles recyclent la laine comme bon leur semble. J’étais tellement frustrée que je ne voulais plus jamais revoir ces laines, preuves de mon incompétence.

Éventuellement, je suis tombée sur LA MÉTHODE TOP-DOWN d’ELIZABETH ZIMERMMAN et ai décidé de l’essayer. J’allais une fois de plus faire un chandail sans échantillon et sans plan, mais au moins cette fois je pourrais l’essayer au fur et à mesure. Le risque était limité car si je me trompais, je pouvais toujours ajuster les problèmes en tricotant.
Les chandails top-downs sont fantastiques pour ces raisons:

1. On peut l’essayer quand on veut et ainsi corriger les erreurs rapidement. Pas besoin de finir le chandail au complet et de le coudre avant de se rendre compte que les épaules sont trop petites!
2. Si vous n’êtes pas sûrs d’avoir assez de laine, vous tricotez simplement jusqu’à ce que vous n’en ayez plus. Vous aurez peut-être un crop-top au lieu d’une tunique, mais ce sera quand même un chandail.

3. Vous n’avez aucune couture (et très peu de finitions) à faire à la fin.
Idéal pour les allergiques aux finitions, ça vous fait en plus gagner beaucoup de temps tout en donnant un beau fini.

Comme je n’avais pas planifié, j’ai tout de même dû défaire mon chandail non pas une, mais 7 fois! Tantôt quelques rangs, tantôt au complet..  Ce qui ne m’a pas empêchée de venir à bout de mon premier vrai chandail! Et puis, j’avais fait tant d’erreurs que je me sentais maintenant parfaitement apte à apprendre à d’autres comment les éviter. De l’avantage d’être une rebelle!

Une fois le premier chandail fini, de nombreux autres suivirent, tous différents les uns des autres, chaque fois plus réussis que les précédents. Petit à petit, je me suis mise à aimer les maths, les meilleures amies d’une tricoteuse. Des années de rébellion frustrée peuvent facilement être évitées en faisant un bon échantillon et en prenant 30 minutes pour planifier votre projet. Et quand je parle de maths, il ne s’agit pas de logarithmes ou de trigonométrie, mais simplement de la règle de trois et de géométrie élémentaire.

Peut-être ne comprenez-vous pas encore comment tout cela fonctionne, comment faire un bon échantillon, où commencer, comment faire ses calculs…

Ce n’est pas grave.

JE PEUX VOUS APPRENDRE

Clara

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