La Casa — Emily Dickinson

Voici le portrait d’une Poétesse Américaine, Emily Elizabeth Dickinson, qui représente notre bleu-violet nuit de notre laine CASA.

Née à Amherst dans le Massachusetts le 10 décembre 1830, dans une famille aisée ayant des liens communautaires forts, elle a vécu une vie introvertie et recluse. Après avoir étudié dans sa jeunesse, durant sept ans à l’académie d’Amherst, elle vit un moment au séminaire féminin du mont Holyoke avant de retourner dans la maison familiale à Amherst.

A quoi ressemblait celle qui prétendait n’être personne et refusait l’horreur d’être quelqu’un? Coiffure chaste, connue pour son penchant pour les vêtements blancs et pour sa répugnance à recevoir des visiteurs. Le visage de ses 17 ans – «cheveux éclatants comme de la bogue de châtaigne, yeux comme du sherry que l’invité laisse au fond du verre», écrit-elle à un correspondant.

Quand elle rendra l’âme, en 1886, personne, à Amherst, n’aura vu de près la mystérieuse dame considérée comme une excentrique. Au village, on l’appelle « le Mythe », on la craint comme une sorte de fantôme. On ignore qu’elle écrit. Seul mérite aux yeux des braves gens : un pain de seigle qui, en octobre 1856, lui vaut un second prix à la foire d’Amherst, ainsi qu’un excellent pain d’épice qu’elle fait descendre, aux enfants des rues, dans un panier au bout d’une corde.

Bien qu’ayant entièrement consacré son existence à la poésie, Emily Dickinson n’eut qu’une douzaine de ses presque mille huit cents poèmes qui ont été publiés de son vivant. La hardiesse de sa pensée et de son écriture inquiétaient les éditeurs qui voulaient lui faire remanier ses poèmes, ce qu’elle refusa toujours. En dehors d’elle, les poèmes d’Emily ne furent lus que par le cercle de famille, élargi à quelques-amis à qui elle les offrait, en guise de « fleurs » ou de «bouquets » disait-elle. Ses poèmes sont uniques pour leur époque : ils sont constitués de vers très courts, n’ont pas de titres et utilisent fréquemment des rimes imparfaites et une ponctuation non conventionnelle.

Ses poèmes reflètent le tumulte de sa vie intérieure, sentimentale et mystique, parsemée d’amours impossibles, constellée d’invocations et de pieds de nez à Dieu. Le style novateur d’Emilie Dickinson a déconcerté et choqué ses contemporains. L’extrême densité de ses poèmes exprime une émotion intense. Passion et spontanéité donnent une écriture concise, elliptique, «explosive et spasmodique », comme elle la décrira elle-même. Par la poésie, elle se fait homme, femme, animal, objet. Tous les moyens lui sont bons pour questionner la vie et donc la mort, cherchant à connaître le monde, elle-même, Dieu, et prêtant à l’écriture des pouvoirs quasi-magiques pour l’aider dans cette quête

Même si la plupart de ses connaissances devaient savoir qu’Emily Dickinson écrivait, l’étendue de son œuvre ne fut connue qu’après sa mort, en 1886, quand Lavinia, sa plus jeune sœur, découvre sa cachette de poèmes. Ce n’est qu’en 1955, avec “Les poèmes d’Emily Dickinson”, que paraît pour la première fois un recueil complet et pratiquement intact de son travail.

Voici 3 de ses poèmes :

On ne sait jamais qu’on part – quand on part –
On plaisante, on ferme la porte
Le destin qui suit derrière nous la verrouille
Et jamais plus on n’aborde.

J’aime mieux me souvenir d’un Couchant
Que jouir d’une Aurore
Bien que l’un soit superbe oubli
Et l’autre réel.
Car il y a dans le départ un Drame
Que rester ne peut offrir –
Mourir divinement en une fois le soir –
Est plus aisé que décliner –

ls m’ont enfermée dans la Prose —
Comme lorsque j’étais une Petite Fille
Ils m’enfermaient dans le Placard —
Parce qu’ils me voulaient « calme » —
Calme ! S’ils avaient pu jeter un œil —
Et espionner dans mon esprit — le visiter —
Ils auraient aussi bien pu enfermer un Oiseau
Pour trahison — à la fourrière —

Source : Wikipédia, Le figaro, Poésie.net.

Sandra & Valentine

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