Aucun produit dans le panier
Cette semaine nous vous présentons le portrait de Kiki De Montparnasse, l’égérie des années folles, qui représente notre couleur rose saumon de notre CASA
Kiki de Montparnasse fut l’une des figures les plus marquantes de la vie artistique parisienne de l’entre-deux guerres (1921-1939). Surnommée « la Reine de Montparnasse », elle fut modèle, chanteuse, danseuse, gérante de cabaret, peintre et actrice de cinéma.
Égérie et amie de très nombreux artistes – Modigliani, Duchamp, Picasso, Cocteau, Aragon, bon nombre des surréalistes –, Kiki fut la muse et l’inspiratrice de créateurs devenus depuis des signatures majeures de l’art moderne, comme Foujita et Man Ray.
Elle était une “fille de rien du tout”, devenue une figure de de la bohème des années 1920. Cette fameuse Kiki est l’animatrice d’un quartier qui, en l’espace d’une décennie, est devenu le foyer des grands noms de l’art moderne.
Née Alice Prin, le 2 octobre 1901, en Bourgogne, d’une mère pauvre et de son amant, un riche marchand de bois, qui fera plus tard un mariage de raison avec une femme plus aisée. Elle débarque à Paris à l’âge de 12 ans et est placée comme bonne chez une boulangère.
Se révoltant contre les mauvais traitements qu’elle subit, elle est renvoyée. Pour gagner de quoi vivre, elle pose nue chez un sculpteur. Cela cause une violente dispute avec sa mère qui l’expulse de chez elle malgré l’hiver. Elle est recueillie par le peintre Chaïm Soutine. Un soir d’hiver, Soutine l’accueille donc dans son atelier et brûle le peu de meubles qui lui reste pour la réchauffer. Elle commence alors à fréquenter la Rotonde. Mais, pour accéder à la salle, les femmes doivent porter un chapeau. Elle se trouve « un galurin façon marquis qui aurait fait son service militaire en Bretagne ».
Pour vivre, elle fait les portraits des nombreux soldats anglo-saxons qui s’y attablent. Elle devient modèle aussi. Les peintres l’ont vite adoptée. Pour Modigliani, Foujita (« Il me regarde avec une telle intensité qu’il me déshabille une deuxième fois ! ») et le photographe Man Ray, son grand amour. Le cliché, dos nu, auquel il ajoute deux ouïes de violon, est resté célèbre (Le Violon d’Ingres, 1924).
Femme libre, elle crée la mode et impose un look maintes fois copié (coiffure courte au carré, yeux soulignés de khôl et lèvres rouge carmin). Pendant la crise de 1929, les drogues deviennent un remède à la morosité, « des friandises pour caresser l’esprit ».
Sa croupe s’arrondit, Buvant trop et se nourrissant mal, à 33 ans, Kiki pèse 80 kg. Les peintres y trouvent encore leur compte. Elle chante dans tous les cabarets, à Paris, Berlin et Saint-Tropez… Sa réputation vogue jusqu’aux Etats-Unis, où elle est encore aujourd’hui objet d’écrits et d’études. Ses Mémoires — interdites par la censure américaine — auraient dû paraître en anglais, en 1929, avec une préface d’Hemingway: « Voici un livre écrit par une femme qui n’a jamais été une lady… mais une reine. » Celle d’un Montparnasse bohème, et irrévérencieux.
En 1936, Kiki ouvre son propre cabaret L’Oasis qui deviendra Chez Kiki. André Laroque, pianiste et accordéoniste de ce cabaret, devient son nouvel amant. Il aide Kiki à se déprendre de la drogue et tape à la machine ses souvenirs qui dormiront 65 ans avant d’être publiés.
Enfin, Kiki décède en 1953, après avoir réussi une cure de désintoxication et avoir dit: « J’ai un amant depuis six ans. Je l’aime! Il joue de l’accordéon avec une sensibilité étrange, il accompagne divinement mes chansons sentimentales. Tout va bien ».