La Casa — Malala Yousafzai

Cette semaine nous vous faisons le portrait de Malala Yousafzai qui représente le jaune d’or de notre CASA.

Malala, est une jeune militante des droits de la femme pakistanaise. Malala Yousafzai s’imaginait médecin ou pilote. Son prénom, qui signifie « frappée par le chagrin », lui a été donné en hommage à la célèbre guerrière et poétesse pachtoune, Malalai de Maiwand, un village du sud de l’Afghanistan. Elle grandit à Mingora, dans la vallée pakistanaise de Swat. Son père Ziauddin n’est pas très présent: militant, il dirige une chaîne d’écoles privées et court les conférences pour promouvoir la scolarisation des enfants du Pakistan.

La vie de la jeune fille bascule en juillet 2007, quand les talibans prennent le contrôle de la vallée. Les opposants sont pendus, la musique et la télévision interdites, les écoles pour filles détruites.

C’est là qu’un journaliste britannique demande au père de Malala si l’une de ses élèves accepterait de tenir sous pseudonyme un blog en ourdou sur le site de la BBC. Une jeune volontaire se désiste, par peur des représailles. MALALA, 11 ANS, PREND LE RELAIS ET PUBLIE, LE 3 JANVIER 2009, SON PREMIER BILLET.

Pendant plusieurs semaines, elle parle de sa classe, qui se vide peu à peu. – Lorsque les talibans interdisent aux filles d’aller à l’école, mi-janvier, Malala écrit: « Cinq nouvelles écoles ont été détruites, dont une tout près de ma maison. Je suis un peu surprise. Ces écoles sont fermées, pourquoi ont-ils besoin de les détruire ? » Puis: « Il semble qu’il faille des dizaines d’écoles détruites et des centaines d’autres fermées pour que l’armée pense à les protéger.

S’ils avaient mené leurs opérations plus correctement, on n’en serait pas là. » Un mois plus tard, les filles de la vallée sont autorisées à retourner à l’école si elles portent la burqa. Malala jubile. Mais l’armée pakistanaise cherche à reprendre le contrôle de Swat. La famille doit quitter Mingora, en état de guerre.

De retour dans la vallée, l’été suivant, Malala donne des interviews, affiche son désir de se lancer en politique et cite en exemple Benazir Bhutto, l’ancien Premier ministre du Pakistan, assassinée en 2007. Son identité de blogueuse est révélée, des menaces de mort sont glissées sous sa porte.

À l’été 2012, lors d’un meeting public, les leaders talibans décident de la tuer. Le 9 octobre, alors qu’elle n’a que 15 ans, un homme armé arrête le bus scolaire qui la ramène à la maison et tire trois fois. Une balle traverse sa tête et vient se loger dans son épaule. Malala, dans le coma, est transférée dans un hôpital de Peshawar, puis à l’hôpital Queen Elizabeth de Birmingham, en Angleterre, où elle se rétablit peu à peu. Le porte-parole des talibans pakistanais revendique l’attaque et affirme que la jeune fille « est le symbole des infidèles et de l’obscénité ». Il ajoute que si elle survit, ils la cibleront encore.

L’indignation est mondiale. En 2012, la jeune fille figure dans la liste des personnalités de l’année du MAGAZINE TIME. Un texte appelant à lui décerner le prochain prix Nobel de la paix recueille des milliers de signatures. En 2009, elle est nommée au prix international des enfants pour la paix de la fondation. Le 19 Décembre 2011, elle reçoit le premier prix national de la jeunesse pour la paix du Gouvernement Pakistanais, des mains du Premier Ministre. Elle évoque alors la création d’un parti politique.

Cette distinction est par la suite renommée « prix Malala ». En décembre 2012, Malala Yousafzai reçoit le prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes. En septembre 2013, à Dublin, elle reçoit le prix le plus prestigieux d’Amnesty international, l’organisation de défense des droits de l’homme.

L’une des prestations les plus marquantes de Malala Yousafzaï, celle qui l’imposa comme une icône internationale, fut incontestablement son intervention, le 12 juillet 2013 à New York, devant L’ASSEMBLÉE DE JEUNES DE L’ONU. Les talibans « pensaient qu’une balle pourrait nous réduire au silence mais ils ont échoué », avait-elle alors lancé au fil d’un discours posé, ferme et éclairé.

« Prenons nos cahiers et nos crayons, avait-elle enchaîné. Ce sont nos armes les plus puissantes ». Et elle avait eu cette formule empreinte d’un profond humanisme: « Je veux l’éducation pour les fils et les filles des talibans et tous les extrémistes et les terroristes. »  Avant de conclure:  « Je n’ai même pas de haine pour le taliban qui m’a tiré dessus. ».  Elle eût droit à une ovation debout.

LE 10 OCTOBRE 2014, LE PRIX NOBEL DE LA PAIX, lui est finalement co-attribué, ce qui fait d’elle à 17 ans la plus jeune lauréate de l’histoire de ce prix.

La victoire de son combat ne sera totale que lorsqu’elle pourra retourner sans risque dans son propre pays. Elle n’en a pas encore le luxe.

Sandra et Valentine

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