M. Tardif : < J'aime les caprices du bois >

Lorsqu’on entre dans l’atelier de Pierre Tardif, on découvre une caverne surprenante. Chaque centimètre est exploité par des machines, des vieux objets, des planches, des morceaux de bois, des meubles. Ça sent bon.

Il collectionne et chine d’anciens outils, des mécanismes oubliés, des bois rares, des chaises unijambistes, etc.. Chaque objet de son atelier a non seulement une histoire, mais aussi une âme.

Il est ébéniste et enseignant à l’École d’ébénisterie d’Art de Montréal depuis 1995 et se passionne tout autant pour son métier que pour sa transmission. Pierre accorde une importance particulière à la jeunesse, il aime laisser les apprentis parler: « je les écoute et j’apprends ».

Actuellement, une de ses étudiante fabrique un demi cheval sculpté à la scie à chaine et qui sera fixé au plafond. C’est toutes ces expériences qui l’animent. Il accepte des commandes folles et ne compte pas ses heures. Il répare des meubles irréparables quitte à se lancer dans de véritables chantiers, comme rétrécir du mobilier antique de 6 pieds de large à 3 pieds.

Il a acquis cette passion quand il était jeune. Avec ses amis, ils construisaient des haut-parleurs et des boîtes de transport pour du matériel de sonorisation. Son plaisir était de couper, d’assembler et d’enfoncer les vis dans le bois. Il a donc, par la suite, suivi une formation et ce métier est devenu la passion de sa vie.

Pour la Maison Tricotée, il fabrique des BOÎTES POUR RANGER LES AIGUILLES DOUBLES POINTES, et des PORTES BOBINES. Il utilise de l’érable, du merisier, du cerisier et du noyer. Mais lui, son bois préféré, c’est le merisier car ses tendances colorées sont plus subtiles. Il commence par tracer les bonnes dimensions sur le bois brut, le découpe avec la scie à ruban et plane les morceaux.

Puis, il les façonne, découpe le couvercle, creuse la mortaise, taille une fente, pose un pivot, des aimants, etc. Enfin, il les sable, les lime, les huile et les signe. Il travaille environ deux jours pour faire une vingtaine de boîtes.

C’est religieux, chaque socle reste à côté de son couvercle jusqu’à l’assemblage final.

En métier d’art, il faut savoir être ingénieur et artiste, mathématique et sensible. C’est dans ces paradoxes que Pierre Tardif trouve son équilibre, entre les mécanismes des machines et les noeuds dans le bois.

Il aime travailler avec les caprices d’un matériau qui bouge, d’un matériau en vie.

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