La Casa — Rosa Parks

by Céline Barbeau on March 29, 2016

Voici le portrait de Rosa Parks: “La femme qui s’est tenue debout en restant assise”. Elle représente le coloris violet – mauve poudré de notre laine CASA.

Née dans l’Alabama en 1913, Rosa Louise McCauley est l’aînée des deux enfants d’un charpentier et d’une institutrice. Sa mère lui fait l’école à la maison jusqu’à ses onze ans. Puis elle suit un enseignement dans une école fondée par des familles blanches du Nord pour les enfants noirs, qui sera brûlée à deux reprises par le Ku Klux Klan.

Elle poursuit ses études à l’école normale d’instituteurs noirs de l’État d’Alabama. Chaque matin, elle se rend à pied dans sa classe – le bus scolaire est alors interdit aux enfants noirs. Le monde dans lequel grandit la petite-fille est pétri dans le racisme.

Les lois imposent dans les États du Sud des États-Unis une stricte ségrégation entre Blancs et Noirs. Elle se marie en 1932 avec Raymond Parks. Il travaille à l’antenne de Montgomery de l’association nationale pour la promotion des gens de couleur (NAACP), pour laquelle elle officiera comme secrétaire et responsable des jeunes après avoir obtenu son diplôme de fin d’études. En parallèle, elle gagne sa vie en tant que couturière.

Le 1er décembre 1955, cette jeune femme participa au basculement de l’histoire des États-Unis et déclencha le Mouvement des droits civiques et l’abolition de la ségrégation raciale aux Etats-Unis.

Voici comment:

James Blake, vétéran de l’armée américaine et surtout chauffeur du bus numéro 2857 dans lequel est monté Rosa Parks, est très à cheval sur le règlement. Il demande ainsi à la couturière et à trois autres passagers noirs de se lever pour laisser leur place assise aux usagers blancs. À l’époque, si un Blanc veut occuper les rangs du centre, c’est au Noir de se pousser, et Rosa Parks est fatiguée. Non pas physiquement mais moralement, de l’oppression que subissent alors quotidiennement les millions de Noirs des États du Sud des États-Unis. Sa réponse au chauffeur est claire: «Non».

Alors qu’il menaçait d’appeler la police, Rosa Parks répondit: « faites donc ». Peu après, elle était arrêtée et conduite au poste de police, sans savoir que son geste de résistance allait marquer l’Histoire.

Elle avait donné sa propre version des faits quant à cette arrestation: « D’abord, j’avais travaillé dur toute la journée. J’étais vraiment fatiguée après cette journée de travail. Mon travail, c’est de fabriquer les vêtements que portent les Blancs.

Ça ne m’est pas venu comme ça à l’esprit, mais c’est ce que je voulais savoir: quand et comment pourrait-on affirmer nos droits en tant qu’êtres humains? Ce qui s’est passé, c’est que le chauffeur m’a demandé quelque chose et que je n’ai pas eu envie de lui obéir. Il a appelé un policier et j’ai été arrêtée et emprisonnée ».

Son acte servira de déclencheur et de catalyseur, c’est ainsi que quelques jours après son arrestation, une campagne de boycott contre la compagnie de bus a suivi, lancée par Martin Luther King, pasteur noir de 26 ans.

Malgré ce soutien, le 5 décembre 1955, elle recevait une amende de 15 dollars pour désordre public et violation des lois locales. Mais le mouvement s’intensifia, et pendant des mois, des milliers de personnes refusèrent d’entrer dans un bus, se rendant au travail à pied, en partageant leurs voitures ou en taxi..

Finalement, le 13 novembre 1956, la Cour Suprême des Etats-Unis interdit la ségrégation raciale dans les bus, faisant de Rosa Parks une héroïne.

En 1990, Nelson Mandela, tout juste libéré de prison, lui rendit visite à Detroit, où elle était alors domiciliée.

C’est là qu’elle s’est éteinte le 24 octobre 2005. Elle fut la première femme à reposer sous la rotonde du Capitole pendant deux jours afin que les hommages publics lui soient rendus. En 2013, Barack Obama a inauguré sa statue dans la galerie du Capitole qui célèbre les personnages majeurs de l’histoire de chacun des 51 États.

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